Hommage à kélibia

             L’horizon est désert, ni plage de sable gis, ni de sable blanc, car je hais la différenciation et aime moins les balises… point de felouques…
point de citadelles, point de forteresses. Pas même un grand furtif sur ton artère obstruée chaque lundi. Et puisque tu m’as façonné en sculpteur-peintre, tu m’as appris à gommer. Alors j’ai rayé et n’ai conservé que le
meilleur, l’humain en toi le dieu de la forteresse, dieu architecte, dieu protecteur. Ton démiurge par qui tout émerge, vers qui tout converge, tel un Apollon marin brave le chaos et Poséidon pour nourrir d’impatientes
bouches affamées…


Le génie de la grâce et l’ange gardien.

             Étonnamment la sonnerie de l’école ne retentit point… Aucun son de cloche ne nous parvint ce jour-là, un jour brumeux de novembre de l’année 1963.
Ce n’est qu’un demi-siècle plus tard que je pus m’expliquer le mutisme de l’airain.
Ce jour-là notre pays fut touché par l’onde de choc de l’assassinat de Jhon Kennedy, président des Etats-Unis, pour nous Tunisiens, Kennedy était une icône. N’avait-il pas reçu en grandes pompes, un an
auparavant, notre leader Bourguiba et son épouse Mathilde lors d’une visite historique en l’honneur de notre jeune et moderne République ?


L’énigme de la glace sans tain

             « …Il est difficile d’écrire sur une œuvre picturale. On ne peut guère espérer qu’écrire « à côté ». À côté, c’est-à-dire le près possible du peintre, en suivant son cheminement, en le regardant travailler, évoluer,
vivre son œuvre. Oui, c’est bien ainsi que j’entends le rôle de l’écrivain d’art : plutôt témoin que juge. Une œuvre, c’est d’abord un miroir sans reflet. Il faut, non pas briser le miroir, mais se glisser à l’intérieur comme
dans l’eau d’un lac. Derrière le miroir, se trouve le secret de l’œuvre… » 4


_L’amant de Tanit_

 

Face au camaïeu de la dive Méditerranée
Le visage rubicond, devant un Magon, nectar sacré
Je confesse à ma mer mère
Mon désarroi, mes secrets